L’eau, l’air, les semences, le climat, la santé, les fonds marins. Toutes ces choses, s’appellent ‘‘les Communs’’. Les Communs ne sont ni des biens privés, ni des biens publics mais, comme son nom l’indique, des biens communs indispensables à la vie de tous.
Et puisqu’ils sont indispensables à la vie, n’est-il pas légitime que ces biens communs puissent être préservés et partagées avec tous les êtres vivants, indépendamment de leurs ressources financières ? Même si la réponse paraît d’une évidence élémentaire pour la majorité des gens, quelques personnes pensent différemment.
L’eau, une denrée alimentaire comme une autre ?
‘‘L’eau est une denrée alimentaire comme une autre et doit avoir une valeur marchande !’’ Cette phrase pleine d’élégance a été prononcée au début des années 2000 par Peter Brabeck-Letmathe, PDG de Nestlé. Elle résume à elle seule l’état d’esprit de toute une catégorie de prédateurs qui n’ont qu’un seul objectif : faire un maximum de profits en mettant la main sur un maximum de ressources, y compris celles que l’on pourrait légitimement considérer comme appartenant à tout le monde.
Une course vers la privatisation du vivant
Des multinationales aux ambitions démesurées ont déjà commencé à privatiser le vivant. L’un des exemples les plus symboliques étant celui des ventes de semences brevetées par le groupe Bayer-Monsanto et pour lesquelles il est demandé des royalties lorsqu’un agriculteur les replante. Depuis le début de l’histoire de l’agriculture, il y a 12 000 ans, le paysan ne garde-t-il pourtant pas chaque année une partie de sa récolte pour la replanter -gratuitement- l’année d’après ?
D’un point de vue éthique, a-t-on le droit de privatiser le vivant et d’empêcher de reproduire, sous peine de procès, ce cycle qui paraissait sans fin ?
A-t-on le droit de privatiser l’eau et d’en faire privilégier l’accès en priorité à ceux qui ont les moyens financiers de se l’offrir ?
Est-il moral de laisser une poignée d’industries lancées dans une interminable course aux profits acquérir la possession juridique et le droit de polluer de manière irréversible les sols, les océans et l’atmosphère de notre planète Terre ?
Sous prétexte de lutte contre le réchauffement climatique, a-t-on le droit moral de laisser certains membres de notre espèce jouer, sous le nom très design de Géo-ingénierie, aux apprentis sorciers avec le climat ?
Préserver les Communs : une responsabilité morale !
Beaucoup pensent qu’il s’agit d’une responsabilité morale de préserver les Communs. Partout des voix s’élèvent pour protester contre la privatisation du vivant et la destruction par quelques-uns des ressources indispensables à la vie de tous. Malgré cela, les privatisations et les destructions continuent…
Peut-être est-il temps d’ajouter notre voix à cette protestation ?