Les pollutions de l’industrie des transports maritimes

Les vêtements, le matériel électronique, le matériel de bricolage, les jouets, l’équipement industriel, la nourriture, les matières premières, les matières recyclées… etc…  

90% de tout -Absolument tout !- ce que nous consommons directement ou indirectement transite par les océans. Mais pendant que les porte-conteneurs géants sillonnent nos océans, nos océans souffrent en silence.

Avec navires -tels que le « MSC Gülsün » ou le « MSC Mina »- ayant la capacité de transporter plus de 23 000 conteneurs chacun, l’industrie du transport maritime joue un rôle vital mais controversé dans l’économie mondiale. Avec près de 5 500 porte-conteneurs actuellement en service et des prévisions indiquant une augmentation significative d’ici 2050 leur impact sur l’atmosphère et les écosystèmes marins est catastrophique. 

En effet, pour des raisons de maximisation de la rentabilité, ces mastodontes des mers fonctionnent principalement au fioul lourd, une importante source de pollution. La combustion de ce carburant produit des quantités massives de dioxyde de soufre et de particules fines, dont les émissions par navire équivalent, selon certaines estimations, à celles de plusieurs millions de voitures.

De plus, les pratiques comme les déballastages introduisent des espèces invasives dans les écosystèmes locaux, perturbant la biodiversité marine et la qualité de l’eau. Les bruits des moteurs perturbent également les cétacés, causant leur désorientation et échouement sur les plages. Les accidents fréquents, environ un tous les trois jours, entraînent des marées noires et d’autres formes de pollution marine. De plus, les épaves, souvent laissées à l’abandon dans des plages lointaines en Inde ou au Bangladesh, continuent de polluer indéfiniment les écosystèmes locaux.

La situation actuelle du transport maritime mondial pose des risques environnementaux majeurs qui, sans changements significatifs, pourraient altérer de manière irréversible les écosystèmes marins et humains. Les émissions des navires, en particulier le dioxyde de soufre et le CO2, exacerbent l’effet de serre et contribuent à l’acidification rapide des océans. Cette acidification menace non seulement les organismes marins calcifiants comme les coraux et les crustacés, mais aussi les espèces qui en dépendent, perturbant toute la chaîne alimentaire marine.

La perte de biodiversité marine due aux espèces invasives transportées par les eaux de ballast est une autre conséquence grave. Ces espèces, une fois établies, peuvent dominer des écosystèmes entiers, évinçant les espèces indigènes et modifiant les habitats. Le bruit produit par les moteurs des navires a également un impact profond sur les mammifères marins, perturbant leurs communications, leur reproduction et leur navigation, ce qui augmente le risque d’accidents fatals, tels que les échouements massifs.

Les accidents et les naufrages, qui libèrent souvent des hydrocarbures et d’autres polluants dans l’eau, représentent une menace directe pour la vie marine et les communautés côtières. Ces incidents, en plus de causer des dommages écologiques immédiats, ont des répercussions économiques sur le tourisme, la pêche et la santé publique. Les zones touchées par ces pollutions subissent souvent des pertes économiques importantes et nécessitent des efforts de nettoyage coûteux et de longue durée.

Les impacts de ces divers éléments de pollution marine sont cumulatifs, se renforçant mutuellement et créant un cycle de dégradation qui peut prendre des décennies, voire des siècles, à se résorber. Sans une intervention proactive et internationale, nous risquons de voir nos océans se transformer en zones mortes, incapables de soutenir la vie marine ou humaine, avec des conséquences catastrophiques pour l’ensemble de la planète.